Du point de vue de la loi, il n’y a pas d’âge légal imposé pour souscrire un prêt immobilier. Si les procédures sont plus facilitées pour les personnes actives, il est possible pour les seniors de plus de 60 ans d’obtenir un crédit immobilier, mais sous certaines conditions.
L’évolution de l’espérance de vie des Français (ayant gagné 16 ans depuis 60 ans, un chiffre énorme par rapport à la demi-année perdue à cause de la pandémie de covid-19) rassure les institutions bancaires pour accorder un prêt aux seniors. En effet, 20 % des prêts immobiliers sont accordés aux seniors de plus de 60 ans.
Premier obstacle : l’assurance emprunteur
Les assurances de prêt immobilier proposé par les banques sont plus chères pour les personnes âgées et la couverture n’est plus possible au-delà de 70 ans. Heureusement, la loi Lagarde donne aux seniors la possibilité de choisir une assurance indépendante qui repousse l’âge-limite de couverture d’emprunt jusqu’à 85 ans.
Quelques conseils pour obtenir un prêt immobilier
–Il est assez délicat de souscrire un prêt bancaire après 60 ans (en étant un « profil à risque »). Si vous voulez contracter un prêt immobilier, vous devez faire en sorte que le remboursement soit fait avant votre 85e anniversaire.
– Vous devez avoir des revenus réguliers qui vous permettent de rembourser la totalité de votre prêt après le départ en retraite.
– Pour ne pas dépasser le taux d’usure, vous pouvez augmenter le plus possible votre apport. Généralement, il doit représenter 10 % du prix du bien à acquérir. Si vous vous constituez un apport de plus de 20 % (l’apport personnel idéal est de 30%), ce serait déjà un atout majeur pour obtenir gain de cause et pourrait réduire la durée de remboursement.
Autres solutions
Le nantissement
Le nantissement de l’assurance-vie ou du compte-titres, à la place de l’hypothèque ou de l’assurance de prêt, en faveur de la banque est également un moyen qui permet d’obtenir facilement un prêt immobilier. L’utilisation de ces placements est gelée jusqu’au remboursement intégral du prêt.
Le prêt viager hypothécaire
Vous empruntez de l’argent à la banque contre l’hypothèque de votre bien immobilier. En cas de décès, la banque peut revendre le bien mis en garantie pour se rembourser en capital et en intérêts.
Le prêt hypothécaire cautionné
Comme le nantissement et le prêt viager hypothécaire, il remplace l’assurance de prêt. Au cas où l’emprunteur décéderait avant le terme du prêt, l’héritier a le choix entre rembourser le capital restant et laisser la banque vendre le bien hypothéqué.
La caution d’une autre personne
Vous demandez la caution d’une tierce personne (généralement un membre de votre famille). Cette dernière se porte caution de rembourser le capital restant dû en cas de décès ou d’incapacité de remboursement.
La convention AERAS
La convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) facilite l’accès à l’emprunt pour les personnes dont l’état de santé ne donne pas accès à la couverture d’une assurance standard de prêt. La personne a été, est malade ou susceptible d’être atteinte d’une maladie, l’exposant à un risque de morbidité ou de mortalité supérieur au standard de la population de référence.
Il s’agit d’une convention signée par l’État, les établissements de crédit, les assureurs et les associations de malades et de consommateurs.
Il est vivement conseillé à la personne qui présente un risque aggravé de santé de choisir une assurance bien avant la demande de crédit. La convention AERAS oblige l’assureur à lui fournir la réponse dans les trois semaines.
Les conditions pour bénéficier de l’AERAS sont les suivantes :
– L’emprunteur doit avoir moins de 70 ans au terme du prêt ;
– La part assurée du prêt n’excède pas le montant de 320 000 €.
À noter que l’assurance emprunteur avec risque aggravé de santé est plus limitée et coûte plus cher qu’une assurance-crédit classique.